Mali – Dissolution des partis politiques : une première audience boudée par l’État malien
Ce lundi 7 juillet 2025, un moment attendu de la vie politique malienne s’est déroulé dans un silence… du côté de l’État. Le tribunal de la Commune I de Bamako devait examiner l’une des nombreuses requêtes déposées par des ex-dirigeants de partis dissous, dans le cadre de la contestation juridique du décret du 13 mai 2025, qui a supprimé les organisations politiques sur tout le territoire. Mais, l’État n’a pas daigné se présenter à l’audience.
⚖️ L’État brille par son absence
Attendue comme une première confrontation juridique entre l’administration et les partis bannis, l’audience a rapidement tourné court. Ni la Direction générale du contentieux de l’État (DGCE), chargée de défendre le gouvernement, ni le procureur, ne se sont manifestés. Sollicitée, la DGCE n’a pas commenté son absence.
« Nous réclamons un vrai débat, en face-à-face. Nous ne voulons pas d’un procès à sens unique », a martelé l’un des avocats des partis dissous.
Les avocats espéraient obtenir des explications de l’État sur la base juridique du décret. Ils ont donc demandé le renvoi de l’audience, en attendant la comparution des représentants gouvernementaux.
🎙️ Le procès comme tribune
Au-delà de la procédure formelle, les avocats veulent médiatiser leur combat : les audiences étant publiques et accessibles à la presse, ils espèrent que chaque plaidoirie serve de tribune pour défendre les libertés constitutionnelles bafouées.
« Ce procès n’est pas qu’un affrontement juridique, c’est une bataille pour la démocratie malienne », a affirmé un autre avocat.
Mais l’absence de la partie gouvernementale suscite de nombreuses interrogations. Officiellement, aucun commentaire. Officieusement, cela trahit le manque de volonté des autorités de répondre devant les juridictions ordinaires.
🚨 Une démocratie sans partis politiques ?
Les plaignants considèrent que la décision du gouvernement porte atteinte à plusieurs droits fondamentaux : la liberté d’expression, de réunion, d’opinion politique et de participation à la vie publique.
« On veut que le juge d’instance constate cette atteinte claire à la Constitution », précisent les avocats, tout en reconnaissant que la Cour constitutionnelle devra trancher sur le fond de la loi.
📅 Prochain rendez-vous judiciaire
L’audience est renvoyée au 28 juillet prochain, en espérant cette fois la présence effective de l’État. Mais d’ici là, un autre front judiciaire s’ouvre dès mardi 8 juillet : le tribunal de la Commune VI examinera une procédure similaire. Une seconde chance pour le droit malien de s’exprimer.
